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الأحد، 6 مايو 2018

Qu'est-ce que la géomorphologie ? P. Rognon - X. de Planhol


Qu'est-ce que la géomorphologie ?


Qu'est-ce que la géomorphologie ? [compte-rendu]
 P. Rognon   X. de Planhol

Rognon Pierre, De Planhol Xavier. Qu'est-ce que la géomorphologie ? . In: Revue Géographique de l'Est, tome 6, n°3-4, Juillet-décembre 1966. pp. 395-398.

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Rognon Pierre, De Planhol Xavier. Qu'est-ce que la géomorphologie ? . In: Revue Géographique de l'Est, tome 6, n°3-4,Juillet-décembre 1966. pp. 395-398;https://www.persee.fr/doc/rgest_0035-3213_1966_num_6_3_2105

COMPTES RENDUS 

 différents secteurs, assortie d'une étude globale de la situation et de l'économie des deux états géographiques alpins, la Suisse et l'Autriche. Conformément à l'esprit de la collection, l'accent est mis sur la géographie humaine et économique, particulièrement dans l'étude régionale, mais la première partie pose clairement les problèmes encore controversés de la géographie physique alpine. L'ouvrage vaut en outre par d'excellentes cartes de synthèse pour toute la chaîne (par exemple celles de la circulation routière, et de l'équipement hydro-électrique) dont l'absence se faisait jusqu'à maintenant cruellement sentir. Une bibliographie commentée de 13 pages constitue une excellente introduction à des recherches plus approfondies. Au total, une précieuse mise au point qui, sous ses dimensions restreintes, rendra de grands services. 

X. de Planhol

QU'EST-CE QUE LA GÉOMORPHOLOGIE?
 
J. Tricart. Principes et méthodes de la géomorphologie, Paris, Masson, 1965, 496 p., 36 fig. 8 planches et une carte en couleurs dans le texte. 

  La collection des « Précis » de la librairie Masson consacrée aux Sciences de la Terre comprenait déjà un volume de géomorphologie de M. Derruau, qui est devenu un véritable « classique » auprès des étudiants et vient d'être réédité pour la quatrième fois en 1965. En cette même année 1965 vient de paraître un second ouvrage dans la même spécialité sous la plume de J. Tricart, portant cette fois sur les « Principes et méthodes de la Géomorphologie ». Ces deux ouvrages se complètent admirablement. Tandis que le « Précis de Géomorphologie » est une « somme », toujours enrichie, des connaissances géomorphologiques nécessaires au niveau de la licence, les « Principes et méthodes » définissent l'essence même, les limites et les directions de la recherche en géomorphologie. Ce second objectif peut paraître, même aux spécialistes, une entreprise périlleuse ou prématurée, quand on songe d'une part à la « jeunesse » de la géomorphologie, à la brusque mutation qu'elle a connue depuis une vingtaine d'années seulement avec le développement d'orientations et de méthodes de plus en plus nombreuses, et d'autre part aux discussions, aux critiques et aux divergences, même sur le plan des principes, qu'elle a suscitées. Grâce à sa très vaste expérience •en ce domaine et au prix de vingt années de travail sans relâche, J. Tricart a réalisé ce tour de force et nous présente une synthèse magistrale.

  Dès les premières pages est posée la question décisive et si discutée à l'heure actuelle de l'orientation de la géomorphologie. J. Tricart dresse un bilan de cette discipline, qu'il place résolument parmi les Sciences de la Terre (p. 17), montrant les similitudes de méthodes et d'évolution qui justifient ce rapprochement. Mais aussitôt se pose le problème délicat des rapports et des limites entre la géomorphologie et les autres disciplines qui étudient les divers aspects de la surface du globe. Ce débat apparaît essentiel pour que puissent se développer les travaux en équipe dont J. Tricart dit avec force qu'ils seront la forme essentielle des recherches futures. L'auteur expose avec beaucoup de clarté les « exigences », l'histoire originale et la situation actuelle de la géomorphologie replacée dans le cadre du développement général des Sciences de la Nature. Cela permet ainsi aux « spécialistes des disciplines connexes », auxquels J. Tricart destine en partie son livre, de se faire une idée de cette discipline qui leur est encore parfois étrangère. Dans cet esprit les particularités de la géomorphologie sont ensuite exposées suivant des thèmes analogues à ceux des Sciences naturelles : classification des faits suivant une échelle temporo-spatiale préconisée dès 1956 par A Cailleux et J. Tricart, durée très inégale des phénomènes dans le temps, notion d'équilibre géomorphologique, classification en types et en individus, établissement de bilans. Toute l'argumentation de J. Tricart tend à prouver que la géomorphologie est désormais un « membre à part entière » parmi les Sciences de la Terre (p. 50), et ce plaidoyer est destiné à convaincre les géographes eux-mêmes autant que les spécialistes des autres branches. En effet J. Tricart dénonce avec finesse deux tendances des géomorphologues qui, dans la phase actuelle, se cantonnent dans la position de « piqueassiettes » en exploitant à leur profit, sans contrepartie, les résultats des spécialistes voisins, ou qui rêvent de se passer des géologues, pédologues, etc., en engageant dans leur laboratoire des spécialistes à leur service (p. 50). Ces deux attitudes négatives sont à l'inverse du vrai travail d'équipe, et J. Tricart pense que la brusque mutation de la géomorphologie doit modifier la nature des rapports entre spécialistes. Il faut cependant remarquer que l'auteur s'adresse essentiellement à ceux « qui pratiquent activement les Sciences de la Terre », comme le veut d'ailleurs l'orientation de la collection, et que, s'il ne définit plus la géomorphologie comme un simple rameau de la géographie, il considère cependant que, grâce à la géomorphologie appliquée (en particulier la carte géomorphologique qui précise les conditions des activités de l'homme), elle garde une place privilégiée dans les rapports entre les Sciences de la Nature et les autres branches de la géographie, physique, humaine ou régionale (p. 51)

  J. Tricart définit ensuite les « documents de base » de la recherche morphologique. Il passe en revue les procédés d'utilisation des cartes et des photos aériennes, et les diverses méthodes d'analyses morphométriques, les mesures et les observations directes concernant les phénomènes actuels (parcelles-témoins, repères, mesures de transports de matériel détritique), et enfin la méthode de cartographie géomorphologique mise au point à Strasbourg (pp. 128-242). Après ces méthodes descriptives l'auteur présente celles qui permettent d'expliquer l'évolution du relief : études des propriétés du matériel rocheux pour définir la résistance des roches (pétrographie, mécanique des roches et des « sols », gélifraction artificielle, etc.), méthodes des modèles réduits, façonnement artificiel des galets et des sables, expériences de désagrégation et de corrosion, enfin méthodes sédimentologiques (accompagnées de très belles photos de différents types de stratification). Ce livre III est le plus important (pp. 243-396) et comprend un inventaire détaillé des diverses méthodes avec un exposé succinct de chaque technique (qu'on complétera facilement à l'aide des références bibliographiques placées à la fin de chaque chapitre), mais surtout il apporte de précieux conseils sur les avantages et les inconvénients de chacune d'elles, à la lumière de la très vaste expérience de l'auteur. Le livre IV est consacré aux méthodes d'analyses du passé en géomorphologie, c'est-à-dire aux études chronologiques (stratigraphie, analyse pollinique, préhistoire, radio-activité), puis aux reconstitutions paléogéomorphologiques qui permettent les corrélations (pp. 397-469). Il est évidemment impossible de rendre compte ici des éléments nouveaux qu'apporte J. Tricart sur chacune des méthodes de la géomorphologie. Ces apports consistent aussi bien en critiques inédites sur telle ou telle technique, en exemples d'application (puisés surtout dans l'œuvre personnelle de J. Tricart qui s'étend à toutes les zones climatiques du globe), qu'en conseils pratiques très précis. Par exemple pour l'exécution du levé géomorphologique (pp. 222-224) J. Tricart précise les moindres détails sur la tenue des brouillons de minute, sur le choix des itinéraires, etc., et combien de tâtonnements ou de déboires pourront être évités grâce à ces précisions! 

On peut donc dire sans exagération que ce livre marque une date importante dans l'évolution de la géomorphologie. En effet jusqu'à sa parution il fallait une forte dose d'optimisme pour se lancer dans un diplôme de géomorphologie à la fin d'une licence où la moitié du temps avait été consacrée à l'étude de l'histoire, et le huitième à acquérir quelques notions sur toute la géographie physique... Des notions, c'est-à-dire beaucoup plus de connaissances livresques que de méthodes de recherche. Ce défaut de préparation invraisemblable explique parfaitement que, sur plus de 1 500 diplômes soutenus en France de 1955 à 1964 sur les différentes régions françaises, à peine 16 % aient été consacrés à la géographie physique (10 à 11 % à la morphologie), d'après une statistique récente d'A. Thibault (Information géographique, mai-juin 1966, pp. 129-132). Ce livre contribuera certainement à diminuer l'appréhension des jeunes chercheurs devant des méthodes fort mal connues ou même ignorées, et ce plaidoyer, souvent passionné, pour une meilleure connaissance de l'exubérante richesse de la Nature aura sans doute une grande influence auprès des étudiants hésitants. C'est là aussi une contribution capitale que J. Tricart apporte à l'essor de la géomorphologie.

P. Rognon 

Jacques Gras. Le Bassin de Paris méridional, étude morphologique, Rennes, 1963, Imprimeries réunies (22, rue de Nemours), 494 p., 118 fig.

  Un des principaux courants d'idées actuels en morphologie est certainement la réhabilitation de la tectonique, comme facteur de relief, aux dépens de l'érosion. Cette interprétation a été récemment développée avec vigueur dans les chaînes alpines ou méditerranéennes. Il restait à l'appliquer à des domaines plus stables. J. Gras a précisément consacré sa thèse à l'un de ceux-ci, qui passait pour un modèle de permanence tectonique et d'évolution polygénique depuis le début du tertiaire, avec des surfaces se recoupant sous des angles très faibles près du niveau de base manifestant sa proximité par des fossilisations et des exhumations successives, le Sud du Bassin de Paris. Le résultat, spectaculaire, est un renouvellement complet de nos idées sur la région. Les cuestas crétacées de la Puisaye et du Berry dérivent en fait immédiatement de bombements post-burdigaliens. C'est à ces mouvements tardifs qu'incombe la responsabilité essentielle dans la physionomie du relief actuel. La démonstration est étayée sur une soigneuse étude des dépôts corrélatifs qui, par des méthodes modernes, a conduit à élucider des mystères jusque là insolubles, en l'absence de faunes, tel celui des dépôts de Gron fossilisant la surface de la Champagne Berrichonne qui, rapportés hypothétiquement jusqu'ici à l'éocène et considérés comme un exemple typique de ces manteaux fossilisants tertiaires, sont en fait du crétacé inférieur en place. 

  Ces idées maîtresses ne pourront désormais être remises en cause, et il faut sans aucun doute donner son accord aux thèses de l'auteur. On pourra discuter sur des points de détail ou des aspects locaux. Le rôle des retouches pliocènes de l'érosion semble avoir été parfois minimisé par l'auteur. En particulier nous persistons à les considérer comme importantes dans le couloir du haut Nohain au pied de l'escarpement de la Puisaye. Certaines hypothèses semblent un peu hasardées, telle celle qui fait de l'énigmatique bloc de la Montagne des Alouettes, dans le Forterre au pied de la Puisaye, un horst isolé. Si l'interprétation d'ensemble, répétons-le, emporte la conviction, l'exposé en aurait sans doute gagné à ne pas vouloir faire entrer dans ce cadre des faits secondaires encore insuffisamment éclaircis. Mais ces réserves n'enlèvent que bien peu de choses à un édifice magistral. 

X. de Planhol

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