Bilan
Etudes
et recherches urbaines
sur le Maroc
1980-2004
Abderrahmane
RACHIK
Programme
Lire
et comprendre le Maghreb
Etude financée par le Centre Jacques Berque, Rabat
Mai 2005
Table des matières
Introduction
Les sources bibliographiques
Politique urbaine
et production intellectuelle sur l’urbain
I) Quantifier la production du
savoir
a- L’évolution
quantitative de la production
b- Production
nationale et langue française
II) La
recherche urbaine : un terrain quasi-vierge
a-Thèmes
et animateurs du champ scientifique
b- La production des thésards
c-
Les centres de recherches
Conclusion
Bibliographie
Liste des tableaux
Annexe
§
Les auteurs occupant le champ scientifique sur la
question urbaine et le nombre de leurs contributions (articles, contributions,
livres) dans les deux langue
§
Les titres de revues ayant publié plus de cinq
articles (classement par ordre d’importance)
§
Les numéros spéciaux
des revues sur la question urbaine
§
Liste des actes de colloques sur la question urbaine
au Maroc (trois contributions et plus)
§
Nombres d’articles produits entre 1980 et 2004
§
Nombres de contributions produites entre 1980 et
2004
§
Nombres de publications officielles produites entre
1980 et 2004
§
Nombres de livres produits entre 1980 et 2004
§
Livres publiés par des auteurs (physiques) sur la question urbaine
(1980-2004)
Introduction
La
première étape qui nécessite un temps énorme est la collecte, puis la sélection
de l’information bibliographique pour pouvoir établir un bilan approprié de la
production scientifique des études urbaines sur le Maroc. Il s’agit également
de compléter l’information de ces bases de données par le dépouillement des
sources bibliographiques imprimées. Puis procéder à l’organisation
classificatoire des données bibliographiques, et ce en fonction d’un plan de
classement (discipline, sujet) et des mots clefs (par exemple médina, habitat
clandestin, bidonville, etc. et identifier les différentes villes concernées
par les études urbaines).
Ce bilan distingue deux niveaux : le premier est celui de la
collecte, la sélection, et la classification de l’information relative aux
études urbaines, le second est celui de l’analyse bibliométrique de cette
production. Malgré une tentation grandissante, nous avons essayé d’éviter au
maximum de mener une évaluation de la recherche urbaine. Nous n’avons pas
l’intention de juger la production académique en donnant des notes
d’évaluation. Ceci n’est pas l’objectif d’un bilan. Il s’agit donc :
§
de quantifier la
production sur l’urbain en la situant dans son cadre global caractérisé par la
faiblesse numérique de l’édition (revue et livre) et également dans le contexte
de la politique urbaine nationale.
§
d’analyser
l’évolution quantitative et thématique de la recherche urbaine dans sa
globalité, puis s’intéresser plus particulièrement à l’étude de la production
sur la question urbaine durant les deux dernières décennies.
§
d’examiner
l’importance des publications à travers les éditeurs nationaux et étrangers,
ainsi que les revues et les institutions académiques qui permettent la
diffusion du savoir sur l’urbain.
§
- de repérer les
chercheurs qui animent le champ des études urbaines et établir une liste des
auteurs, de leurs publications, de leurs profils (discipline, nationalité, sexe
et langue de publication). Pour ce faire, on retiendra un minimum de
publications, toutes catégories confondues (articles, contributions et livres),
soit cinq publications pour chaque auteur.
§
- de traiter les
différents thèmes relatifs à la question urbaine d’une manière globale, pour
s’intéresser par la suite, uniquement aux chercheurs qui produisent
régulièrement ( les animateurs de la recherche urbaine).
Pour recenser la production intellectuelle sur la ville marocaine, nous
avons rencontré plusieurs difficultés. La principale est que le temps imparti à
ce projet reste trop limité, car nous avons commencé à constituer la base de
données qui comporte presque 3.000 notices bibliographiques à partir de janvier
2005 pour terminer en mi-mai, soit seulement quatre mois et demi. Les autres
difficultés sont classiques, à savoir l’identification d’un maximum
d’informations, l’organisation, la sélection, le dépouillement, la suppression
des doublons[1], la classification, la
correction, etc. dans la mesure où les différentes bases de données ne
respectent pas les mêmes normes de dépouillement : le même auteur, par
exemple, est écrit de plusieurs manières…
A l’exception de quelques tentatives qui datent[2],
un bilan de la recherche urbaine sur le (ou au) Maroc qui s’appuie sur des
statistiques fiables n’a pas encore été fait. Les articles et contributions qui
représentent l’essentiel de la production sur l’urbain n’ont jamais été pris en
compte. La production en langue arabe est également passée sous silence.
En
pensant faire le bilan de la recherche urbaine sur le Maroc, la première
question qui vient à l’esprit est la suivante : qui produit quoi en
matière urbaine sur le Maroc ?
D’emblée,
nous distinguons les études qui ont pour objet la ville en tant que telle, et
dans ce cas on parlera d’approches émanant de la sociologie urbaine, de la
géographie urbaine ou de l’économie urbaine, de celles qui ne traitent de la
ville que comme support d’événements sociaux, économiques, politiques, etc. La
sociologie urbaine ou la géographie urbaine mettent en relief le rapport
existant entre l’espace urbain et les différents acteurs (sociaux, économiques,
politiques...). La ville est approchée dans ce texte comme objet d’étude et de
recherche ; des publications telles le mariage à Casablanca ou la famille à Fès
ne seront pas prises en considération.
Pour
plus de clarté dans l’exposition des données statistiques sur les notices
bibliographiques, nous allons préciser à chaque fois le type de document en
question : articles, contributions dans un ouvrage collectif, livres
écrits par un ou deux auteurs physiques, actes de colloque, documents officiels
et thèses. Vu leurs spécificités, nous préférons traiter à part les thèses et
les publications officielles qui sont quasiment en langue française.
Les sources bibliographiques
Avant de consulter les sources bibliographiques imprimées, nous nous
sommes appuyés d’abord sur les bases de données existantes (générales ou
spécialisées), telles :
- Le centre de documentation de la Fondation du Roi Abdul Aziz qui
dispose d’une base de données de plus de 45.000 références sur le Maroc en
langue arabe, française, anglaise, espagnole, etc.
- Urbamet, une banque de données bibliographique française, qui
contient plus de 215.000 références sur les villes, l’habitat, le logement,
l’aménagement, etc. Elle couvre principalement la France, l’Europe, les grandes
métropoles mondiales et les pays en voie de développement. Nous avons repéré
733 documents bibliographiques relatifs aux études urbaines sur le Maroc,
principalement des articles et des documents peu diffusés, baptisés
« littérature grise (rapports d’experts, documentations officielles,
mémoires, etc.) ;
-
Le CD-ROM du
Ministère français de recherche et d’enseignement qui regroupe 403.125
notices relatives aux thèses soutenues en France jusqu’au 31 décembre 2001.
-
Le CD-ROM de l’Unité
de formations et de recherches sur Les théories de lecture et de ses méthodes à
La Faculté des Lettres et des sciences humaines de Ben M’sik – Casablanca. Il
recense près de 5.000 thèses soutenues ou simplement enregistrées dans les
différentes facultés du Maroc entre 1962 et 1996, mais il se limite uniquement
aux thèses en langue arabe ;
-
les sources
bibliographiques imprimées, plus particulièrement celles relatives à la
littérature grise (THESAM) qui est difficilement repérable et dont la diffusion
reste très restreinte. Le Thesam recense plus de 1.400 thèses soutenues en
France entre 1973 et 1987 (voir la bibliographie à la fin du texte) ;
-
- Le CD ROM Francis
est une base de données bibliographique contenant 1,5 millions de notices et
couvrant les sciences humaines et sociales à l’échelle internationale. L'INIST
(INstitut de l'Information Scientifique et Technique) est producteur de cette
base de données multilingue et multidisciplinaire qui traite la littérature
française et européenne en priorité ;
- Wilson Select plus, géré par l’OCLC First Search permet l’accès au
texte intégral de plus de 750.000 articles dans plus de 1.600 revues. C’est une
référence qui permet de repérer les publications en langue anglaise sur le
Maroc ;
-
Ceci sans oublier le
recours à chaque fois à d’autres bases de données non-spécialisées, telles
celle de la Bibliothèque nationale de France, celle de la Library of Congres,
etc.
Vu
la dispersion de l’information due à la non-spécialisation des bases de données
et des répertoires bibliographiques imprimés disponibles, le bilan de toute la
production sur l’urbain au Maroc exige au préalable un travail de dépouillement
des revues et ouvrages (auteur, titre, éditeur, date et lieu de publications,
classement par discipline et par mots-clés…) qui nécessite énormément de temps.
La
littérature grise (thèses, rapports d’expert, publications officielles) reste
difficilement identifiable, malgré l’existence d’une base de données du centre
de documentation du Ministère de l’habitat à Rabat, de celle d’Urbamet, ainsi
que des répertoires imprimés des thèses soutenues au Maroc et en France.
De
ces difficultés découle notre choix de concentrer d’abord l’essentiel de notre
effort sur la production qui a bénéficié d’une large diffusion publique (les
livres et les revues), sans pour autant oublier la littérature grise.
Politique urbaine et production intellectuelle sur l’urbain
Le processus d’intervention multidimensionnelle de l’Etat dans le champ
urbain depuis la seconde moitié des années soixante-dix, et l’importance de
l’urbanisation dont le taux passe de 29 % en 1960 à 55 % en 2004, vont de paire
avec l’augmentation numérique de la production à la fois académique et
officielle sur la ville marocaine.
Le taux d’urbanisation au Maroc
entre 1960 et 1994
entre 1960 et 1994
Année
|
Pop.
urbaine
|
%
|
Pop.
totale
|
1960
|
3.389.613
|
29,1
|
11.626.470
|
1971
|
5.40972.5
|
35,1
|
15.379.259
|
1982
|
8.730.399
|
42,7
|
20.419.555
|
1994
|
13.407.835
|
51,4
|
26.073.717
|
2004
|
16.463.634
|
55
|
29.891.708
|
Tableau n. 1
Source : Recensement général de la population et de l’habitat
La période allant de l’indépendance politique du Maroc (1956) jusqu’en
1972 se caractérise par un "flou politique" à l'égard de l'espace
urbain. Ce « flou » se manifeste à travers l'hésitation
d'intervention en milieu rural (dans l'espoir de stopper l'émigration rurale)
et en milieu urbain (dans le but d’atténuer la crise du logement et de résorber
l'habitat insalubre). Les changements de structures institutionnelles
d'intervention en milieu urbain, le passage incessant du Service de l'urbanisme
au Ministère de l'intérieur, d'une part, et les différentes politiques du
logement social inscrites sur l'espace, d'autre part, traduisent cette
ambiguïté au niveau de la politique urbaine, et le "bricolage" au
niveau des différentes opérations urbaines.
Pendant cette période, on remarque globalement le passage de la
réalisation d’un ensemble d’études monographiques urbaines, à la fois isolées
et éparpillées, avec André Adam (Casablanca), Daniel Noin (Casablanca), Mohamed Naciri (Salé),
Jacques Pégurier (El Kelaa des Srarhna), à la
production d’un savoir «officiel » sur les villes (enquête sur les
bidonvilles, réflexion sur la politique du logement social et économique,
élaboration de schémas directeurs, élaboration de la loi cadre sur l’urbanisme,
etc.) à partir de la fin des années 60.
Une littérature officielle importante est consacrée à l’étude des
villes, essentiellement à celle des bidonvilles. C’est à partir de la fin des
années 60 qu’une réflexion et des enquêtes étaient menées par le CERF[3].
Le développement de cette littérature est liée à l’importance de l’intervention
de l’Etat dans le champ urbain, ou plutôt de l’élaboration d’un discours
politique sur l’urbain (la programmation).
Ce nouvel intérêt politique pour
l'espace urbain (d'ailleurs sans crédits budgétaires importants entre 1968-72)
allait transformer le Service de l'habitat en un ministère à part à partir de
1972[4], nommé Ministère de l'habitat, de
l'urbanisme, du tourisme et de l'environnement.
Le recensement de 1971 révéla une
situation urbaine catastrophique : la moitié des logements constituant le parc
immobilier urbain national était jugée défectueuse. Cette constatation
chaotique allait contribuer, entre autres, à la création de nouvelles
structures d'intervention pour la réalisation de lotissements et de logements
économiques qui allaient voir le jour à partir de 1975, pour se renforcer au début
des années 80.
L'intervention de l'Etat dans le
champ urbain devient de plus en plus urgente; son action se manifeste au niveau
de l'élaboration d'instruments de planification urbaine, notamment les Schémas
directeurs, et au niveau de la création d'établissements dépendants du
Ministère de l'habitat pour favoriser l'achat de terrains nus, leur équipement
et leur vente (FNAET), et la construction de logements économiques (les ERAC)[5].
A partir de 1976, date de la promulgation de la Charte communale, les collectivités
locales assurent des compétences importantes en matière de gestion urbaine. Par
conséquent, l’intérêt récent que portent les chercheurs à la ville, à partir
des années 80, découle de ce nouveau contexte urbain. Il faut également
signaler la multiplication numérique des étudiants et chercheurs qui sont le
résultat de la généralisation de l’enseignement en milieu urbain.
Le nouveau contexte de la politique urbaine a favorisé l’élaboration de
plusieurs documents d’urbanisme (schémas directeurs d’aménagement urbain) et la
publication de périodiques par le Ministère de l’habitat. Plusieurs organismes
internationaux venaient soutenir l’intervention de l’Etat dans le champ urbain
(Banque mondiale, BIRD, l’US.AID, etc.)
L’urbanisation périphérique rapide et non-réglementaire (bidonvilles et
quartiers clandestins construits en dur) s’imposent dans le paysage urbain et
constitue dans plusieurs grandes villes (Fès, Salé, Tanger, Oujda, etc.) une
forme de croissance urbaine dominante. Cette situation chaotique faisait de
l’Etat un spectateur d’un système urbain dynamique qui échappe à son contrôle.
La multiplication et la répétition des émeutes au cours des années 80 ont
menacé dangereusement l’ordre socio-urbain et ont secoué sérieusement les
instances étatiques.
L’émeute de juin 1981 dans les différentes villes marocaines a permis
le renforcement de l’intervention des différents appareils de l’Etat et la
rapidité d’exécution des projets urbaine. L’Etat a mis en cause tous les
instruments de planification urbaine en cours de préparation. L’émeute était
donc une occasion propice pour que l’Etat élabore de nouveaux documents
d’urbanisme et par voie de conséquence d’engendrer une nouvelle réflexion
sécuritaire sur la ville.
Depuis le début des années 80, l 'Etat investit énormément dans
l'élaboration des instruments de planification urbaine[6],
dans l'infrastructure urbaine (réseaux routiers, assainissement...), dans les
équipements administratifs (sièges de préfecture...), dans le logement social
et dans le transport urbain public. Alors qu'en même temps l'Etat se trouve
obligé de geler ses investissements publics et d'adopter des mesures
d'austérité et un programme dit d'ajustement (à partir de 1983) sous l'égide du
F.M.I. et de la Banque mondiale.
I) Quantifier la production du savoir
On peut distinguer
trois types de productions intellectuelles :
1
- Une production académique (articles de revues, contribution, thèses, livres) qui privilégie la
réflexion et l’analyse ;
2
- Une production d’experts ou de techniciens qui met en exergue un savoir
technique dans le domaine urbanistique et architectural (rapports de mission,
schéma directeur, plans d’aménagement, etc.), dominée par des publications
officielles ;
3 - Une production « profane » sous forme de témoignages ou
d’écrits des acteurs (gouverneurs, présidents de commune, architectes,
journalistes, photographes, etc.), ou encore sous forme de beaux-livres où la
photographie l’emporte sur le texte.
a-
Evolution quantitative de la production
La bibliothèque
nationale qui recense la production éditoriale globale au Maroc, estime les
titres publiés à une moyenne de 1200 titres par an. Alors que le centre de
documentation de la Fondation du Roi Abdul Aziz à Casablanca qui ne couvre que
le champ des sciences sociales, estime la production moyenne annuelle entre 800
et 900 titres par an.
Le rythme de production de livres en sciences sociales en langue arabe
et européenne sur le Maroc (et non seulement les publications marocaines) reste
numériquement peu important.
Livres
publiés sur le Maroc en fonction de la langue
1980-2004
Langue
|
Livre
|
%
|
Arabe
|
5015
|
53
|
Français
|
3088
|
33
|
Espagnol
|
297
|
3
|
Anglais
|
276
|
2,9
|
Tamazight
|
43
|
0,4
|
Autres
|
684
|
7
|
Total
|
9403
|
100
|
Tableau 2
La production de livres sur le Maroc est largement dominée par les
publications en littérature, en histoire et en droit, soit environ 54 %. Par
conséquent, la faiblesse de la production en sciences sociales sur la ville
découle de ce contexte général caractérisé par la pauvreté numérique éditoriale
et l’absence de revues spécialisées sur la question urbaine.
Livres
publiés sur le Maroc en fonction de la discipline
1980-2004
Discipline
|
Livre
|
%
|
Littérature
|
2316
|
24,5
|
Histoire
|
1238
|
13
|
Droit
|
1544
|
16,5
|
Islam
|
364
|
4
|
Sciences sociales[7]
|
2417
|
26
|
Autres
|
1524
|
16
|
Total
|
9403
|
100
|
Tableau 3
Graphique 2
Nous
avons repéré jusqu’à maintenant plus de 2.862 documents sur la question
urbaine, soit 499 ouvrages, 772 articles et 905 contributions publiées sous
forme d’ouvrages collectifs ou d’actes de colloques. La plupart de la
production est réalisée au cours des deux dernières décennies (à partir de
1980), soit 92 % de contributions, 84 % d’articles et 67 % de livres.
La
production du savoir académique sur l’urbain se réalise essentiellement dans
les facultés des lettres (histoire et géographie), et secondairement dans les
facultés du droit et l’INAU[8].
Les
différents types de documents sur la question urbaine
Type document
|
Nombre
|
Contribution
|
905
|
Article
|
772
|
Livre
|
499
|
Documents officiels
|
320
|
Thèse
|
366
|
Total
|
2.862
|
Tableau n. 4
Graphique 3
La
faiblesse du nombre d’articles publiés traduit l’absence de revues spécialisées
sur la question urbaine. Seuls des numéros spéciaux de revues sont publiés
occasionnellement. Par contre l’organisation de colloques sur la ville augmente
d’une manière sensible au cours des années 80 et 90. Sur les 905 contributions
recensées, plus de 58 % sont le produit d’actes de colloque (nous allons y
revenir).
Le
nombre de colloques organisés sur la question urbaine
Type document |
Nombre
|
Colloque
|
60
|
Tableau n. 5
Sur les 499 livres identifiés sur la question urbaine, nous estimons à
254 titres les ouvrages écrits par des auteurs physiques, soit plus de 51 %, le
reste étant des publications collectives, dont 60 actes de colloques.
Les
auteurs (physiques) de texte
Type document
|
Titre
|
Contribution
|
838
|
Article
|
535
|
Livre
|
254
|
Tableau n.6
En
effet, les ouvrages collectifs, essentiellement sous forme d’actes de
colloques, restent le principal moyen utilisé par les chercheurs pour pouvoir
assurer la diffusion de leurs savoirs.
Sur
un ensemble de 2.176 documents identifiés[9],
1.684 sont publiés après l’année 1980, soit plus de 77 %. On estime à 32 articles
et 47 contributions sur la question urbaine entre 1956 et 1979, soit une
moyenne d’un article et deux contributions par an. Alors que nous avons
identifié plus de 70 documents publiés en moyenne par an entre 1980 et 2003,
soit respectivement une moyenne annuelle de 8 livres, 35 contributions et 27
articles.
Il
faut signaler que seulement 481 documents ont été publiés entre 1980 et 1990,
alors que ce chiffre a presque doublé à partir de 1990 pour atteindre les 899
documents.
L’évolution
de la production entre 1980 et 2004
(articles, contributions et livres)
Période
|
1980-1984
|
1985-1989
|
1990-1994
|
1995-1999
|
2000-2004[10]
|
Total
|
Total
|
158
|
323
|
438
|
461
|
304
|
1684
|
Tableau n. 7
Graphique 4
Les types de documents produits entre 1980 et 2004
Type document
|
1980-1984
|
1985-1989
|
1990-1994
|
1995-1999
|
2000-2004
|
Total
|
Contribution
|
52
|
172
|
169
|
254
|
186
|
833
|
Article
|
49
|
90
|
220
|
185
|
110
|
654
|
Livre
|
57
|
61
|
49
|
22
|
8
|
197
|
Total
|
158
|
323
|
438
|
461
|
304
|
1684
|
Tableau n. 8
Graphique 5
b- Production nationale et langue française
En
suivant l’évolution de cette production, nous remarquons une domination très
nette de l’utilisation de la langue française dans les études urbaines. Moins
d’un tiers (1/3) de contributions et de livres sont rédigés en langue arabe et
uniquement 13 % des articles.
La
production en fonction de la langue et de type de documents
(arabe/latin)
Langue/type
document
|
Article
|
Contribution
|
Livre
|
Documents officiels
|
Total
|
||||
%
|
%
|
%
|
%
|
||||||
Arabe
|
101
|
13
|
261
|
29
|
136
|
27
|
8
|
2
|
506
|
Europe
|
669
|
87
|
644
|
71
|
363
|
73
|
320
|
98
|
1996
|
Total
|
770
|
905
|
499
|
328
|
2502
|
Tableau n. 9
Graphique
6
La production en fonction de la langue et de type de documents
Langue/type
document
|
Français
|
Arabe
|
Bilingue
|
Anglais
|
Espagnol
|
autres
|
Total
|
645
|
103
|
00
|
17
|
6
|
1
|
772
|
|
Contribution
|
576
|
261
|
00
|
28
|
37
|
3
|
905
|
Livre
|
295
|
97
|
63
|
18
|
23
|
3
|
499
|
Total
|
1516
|
461
|
63
|
63
|
66
|
7
|
2176
|
Tableau n. 10
Graphique 7
Nous
allons voir que la plupart des chercheurs qui animent le champ scientifique a
poursuivi ses études supérieures en France. Ainsi, les numéros spéciaux de
revues sur la question urbaine sont presque exclusivement publiés en langue
française.
La
majorité de la production sur la question urbaine (articles, contributions ou
livres) se fait au Maroc et par des Marocains résidants dans leur pays.
Cependant, la plupart des thèses est soutenue en France.
Le
nombre de livres en fonction de lieux de publication
Pays de publication |
Titres
|
%
|
Maroc
|
263
|
53
|
France
|
128
|
25
|
Espagne
|
27
|
5
|
Grande Bretagne
|
13
|
3
|
Autres
|
68
|
14
|
Total
|
499
|
100
|
Tableau n.
11
Le
nombre de contributions en fonction de lieux de publication
Pays de publication
|
Nombre
|
%
|
Maroc
|
538
|
60
|
France
|
205
|
23
|
Espagne
|
40
|
4
|
Autres
|
122
|
13
|
Total
|
905
|
100
|
Tableau n. 12
Le
nombre d’articles en fonction de lieux de publication
Pays de publication
|
Titre
|
%
|
Maroc
|
513
|
66
|
France
|
195
|
25
|
Autres
|
64
|
8
|
Total
|
772
|
100
|
Tableau n. 13
La même remarque
peut être faite à propos des auteurs. Sur les 254 livres écrits par des auteurs
physiques, 145 (57 %) sont publiés au Maroc. La même tendance est confirmée
quand on s’intéresse à l’origine de publications des articles de revues. Sur
les 472 articles recensés écrits par des Marocains, seuls 76 articles (16 %)
sont publiés dans des revues étrangères dont 58 titres (12 %) dans des revues
françaises.
Le nouveau contexte de la politique urbaine
décrit ci-dessus a favorisé l’apparition, au début des années 70, de publications
périodiques éditées par le Ministère de l’habitat, comme la revue Eddar et la
revue La cité. La parution de ces revues fut néanmoins de courte durée.
L’Association nationale des architectes et
urbanistes, créée en 1977, avait lancé, en 1980 la première revue semestrielle
sur l’urbanisme et l’architecture, al-Omrane, revue nationale d’architecture et
d’urbanisme, qui disparaîtra en 1986.
D’autres tentatives de création de
périodiques sont restées sans résultats notables. La Gazette de l’urbanisme,
lancée sous forme de journal en 1995, bien que n’ayant ni la même ambition, ni
les mêmes objectifs que la revue al-Omrane, a été suspendue au début de 1997.
Un nouveau magazine, sans ambition académique, intitulé Architecture du Maroc
est publié bi-mestriellement depuis 2001.
Créée en 1984, l’Agence nationale de lutte
contre l’habitat insalubre (anhi),
sous la tutelle du Ministère de l’habitat, a assuré la publication de sa revue
al-Maouil depuis 1991 sans interruption jusqu’à aujourd’hui.
Il faut également signaler que le Ministère
de l’habitat a publié, de 1989 jusqu’en 1992, puis repris en 2001, un
périodique annuel, intitulé l’Habitat en chiffres qui contient exclusivement
des données statistiques brutes intéressantes sur l’habitat, l’immobilier, etc.
Récemment, ce dernier a réalisé également
une collection composée de huit livres sur les villes marocaines[11]
illustrées par des anciennes et récentes photographies de Rabat, Fès, Meknès,
Marrakech, Salé, Tanger, Safi et Tétouan.
De nouvelles revues qui se veulent universitaires ont vu le jour :
La revue Espace géographique et société marocaine est créée à Casablanca en
1997 par le géographe Mustapha Nachoui ou encore la revue (مجالات مغاربية) « Espaces maghrébins », dont le premier numéro est
publié en 2003. Elle est créée par la jeune association des géographes,
baptisée l’Union géographique marocaine (الاتحاد
الجغرافي المغربي)
en parallèle ou en concurrence avec l’Association des géographes marocains qui
publie la Revue de géographie du Maroc[12].
Toutefois, l’absence de revues spécialisées académiques sur la question
urbaine est compensée par la publication de numéros spéciaux de revues. Tel est
le cas du numéro 147-148 du BESM sur La ville et l’espace urbain, du numéro de
la revue Signes du présent, paru en 1988 sur
Espaces urbains, espaces vécus, le numéro douze (12) de la Revue
marocaine de droit et d’économie de développement (Casablanca) qui a publié les
actes de colloque, Système foncier, promotion immobilière et urbanisme en 1986,
le numéro spécial de l’année 1987, consacré à la ville de Fès de la Revue de géographie du Maroc
(voir en annexe la liste des numéros spéciaux de revue).
Les livres sur la question urbaine au Maroc sont publiés à 23 % par les
auteurs eux mêmes (58 titres) et par les facultés des lettres et des sciences
humaines (51 titres), soit respectivement 12 % et 11 % de l’ensemble des
ouvrages édités sur le sujet, puis l’éditeur Eddif et le CNRS avec onze titres
chacun, l’ACR édition (10 titres), l’URBAMA (9 titres), l’Harmattan (8 titres)
et Afrique-Orient (7 titres).
II) De la recherche urbaine : un terrain quasi-vierge
a-Thèmes et animateurs
du champ scientifique
Certes, la recherche urbaine est à cheval sur plusieurs disciplines
(géographie, sociologie, histoire, économie, droit, sciences politiques), et
l’interférence des disciplines en sciences sociales rend problématique la
classification des différentes publications. Nous avons donc opté pour cinq classes
relativement distinctes : histoire, droit, sciences politiques,
architecture-urbanisme et sciences sociales. Cette dernière classe groupe les
études à caractère sociologique, géographique et politique.
Classement par discipline
Disciplines
|
Titre |
% |
Sciences sociales
|
1185
|
56
|
Histoire
|
349
|
17
|
Urbanisme et architecture
|
282
|
13
|
Sciences politiques.
|
162
|
8
|
Droit
|
94
|
4
|
Divers
|
26
|
1
|
Total
|
2098
|
Tableau n. 14
Plusieurs thèmes sont abordés par la littérature sur la question
urbaine contemporaine. Mais deux thème majeurs retiennent l’attention des
chercheurs. En premier rang vient le thème de la ségrégation résidentielle qui
met l’accent sur les mauvaises conditions socio-spatiales : le
sous-équipement, le bidonville, la médina, la crise du logement et l’urbanisation
périphérique non-réglementaire.
Le
second thème reste celui de la politique urbaine qui se réduit généralement à
l’intervention de l’Etat et plus particulièrement à sa politique du logement
social.
Les principaux thèmes
Thème
|
Titres |
%
|
Urbanisation et aménagement
|
331
|
23
|
Habitat (médina, bidonville, habitat clandestin)
|
371
|
26
|
Urbanisme et documents d’urbanisme
|
111
|
8
|
Foncier
|
68
|
5
|
Architecture
|
63
|
4
|
Industrie
|
33
|
2
|
Transport
|
29
|
2
|
Collectivités locales
|
26
|
2
|
Tourisme
|
24
|
-
|
Ordure et assainissement
|
29
|
-
|
Migration
|
15
|
-
|
Marché de l’emploi
|
14
|
-
|
Représentations spatiales
|
12
|
-
|
Divers
|
324
|
-
|
Total
|
1450
|
100
|
Tableau n. 15
Sur
les 1450 documents indexés, 49 % portent sur l’urbanisation et l’habitat. Les
thèmes de recherche dominants concernent le processus d’urbanisation et son
corollaire l’explosion démographique (migration rurale). Les bidonvilles,
l’habitat non-réglementaire, la densification de la médina sont considérés
comme le produit d’une urbanisation effrénée. La description de l’urbanisation
et des formes de croissances urbaines constituent une grande partie de cette
littérature : la domination de l’approche géographique n’impose-t-elle pas une
démarche plutôt descriptive qu’analytique ?
Toutefois, certains thèmes se distinguent et
sortent du lot. On peut citer les travaux de F. Navez-Bouchanine et de
D. Pinson sur l’appropriation de l’espace résidentiel en fonction des
modèles socio-culturels dominants, de R. Escalier sur les mouvements
migratoires, de M. Ameur et A. Abouhani sur l’habitat clandestin, de
A. Kaouia sur les activités industrielles dans l’agglomération de
Casablanca, de M. Naciri, et A. Rachik sur la politique urbaine, et de M.
Berriane sur le tourisme, sans oublier l’approche économique du foncier et du
logement urbain par les économistes L. Abdelmalki, N. Lahbil Tagemouati et A.
Lahzame.
A. Abouhani approche l’habitat dit
clandestin à travers le marché du foncier ; il essaie d’analyser le
rapport entre le développement de l’habitat non-réglementaire, plus
particulièrement dans un quartier de la ville de Salé, le réseau des notables
(propriétaires fonciers-lotisseurs) et le type d’alliance qu’ils entretiennent
à l’échelle locale. On s’éloigne ainsi de la simple description des formes
d’habitat pour s’intéresser aux profils et à la stratégie des acteurs qui
animent le marché foncier clandestin et permettent ainsi la production des
formes d’habitat dites « clandestines ».
Dans une approche similaire, Aziz el-Iraki analyse les petites et
moyennes villes à travers leurs élites locales et leurs rapports avec le
pouvoir central. Il s’interroge jusqu’où les élites locales relayent-elles les
impulsions économiques externes en utilisant les potentialités locales ?
Il va de même pour les travaux du géographe Mohamed Ben Attou qui
traite à l’échelle des petites et moyennes villes (Laarache, Ksar él-Kébir,
Agadir, Tznit,) du rapport entre les acteurs économiques et le processus
d’urbanisation.
Ce mouvement de recherche est très récent. Il se confirme
progressivement à partir de la seconde moitié des années 90. Rares sont les
recherches universitaires sur l’urbain, au cours des années 70, qui ont abouti
à la publication. On peut citer la thèse de 3° cycles de Saad Benzakour[13]
sur la politique urbaine au Maroc, celle de J. H. Benslimane[14]
sur Salé; on peut également inclure l’ouvrage de M. Boughali[15]
sur les représentations de l’espace.
Si on excepte l’ouvrage de Jacques Pegurier[16]
publié en 1981, mais soutenu en 1975 comme thèse de 3° cycle en sociologie à
l’université Paris V, et celui de Hassan Benhalima[17]
sur la ville de Sefrou, également soutenu comme thèse de 3° cycle en 1977 à
l’université de Montpellier III, on constate que ce n’est qu’à partir de la fin
des années 80 qu’on assiste à un rythme de production relativement important de
livres sur l’urbain : l’ouvrage de Guy Léonard et Mohamed Dernouny[18]
sur Casablanca, de Robert Escallier[19],
de Abdelkader
Kaioua[20] de Fadloullah et Belfquih[21]
sur l’agglomération de Rabat-Salé, de M. Bentahar[22],
et celui de H. Bahi (et al)[23].
Les chercheurs
publiant sur d’une manière régulière sont peu nombreux. Sur les 1.649 auteurs
recensés ayant écrit sur la question urbaine, 1.275 ont publié un seul
document, soit plus de 77 % et 209 auteurs ont publié deux documents, soit 12
%. Et sur un ensemble de 2.900 titres recensés, la plupart est publiée par des
auteurs non spécialistes de la question urbaine ou par des chercheurs
(géographes, sociologues, juristes, etc.) qui ne produisent
qu’occasionnellement sur la ville.
Le
champ scientifique est animé par une quarantaine (et nous sommes larges) de
chercheurs marocains, c’est à dire ceux ayant produit plus de cinq publications
sur l’urbain. Seuls 14 chercheurs ont publié plus de 10 titres. Ils produisent
en grande partie en langue française. La production en langue arabe ne représente
que 18 %.
Ces
46 chercheurs que nous avons identifiés ont produit 479 textes sur 2.176, soit
22 % par rapport à l’ensemble de la production sur l’urbain.
Les
animateurs du champ de la recherche urbaine ont, dans leur majorité écrasante,
poursuivi leurs études supérieures en France. Cependant la plus grande partie
de la production est publiée dans des revues marocaines et par des éditeurs
nationaux, soit 66 % d’articles, 60 % de contributions et 53 % de livres.
b- La production des thésards
C’est dans un climat général favorable lié à l’importance du processus
d’urbanisation liée à une politique urbaine volontariste qu’on assiste, vers la
fin des années 80, à une augmentation numérique très sensible des thèses
soutenues, plus particulièrement en France[24],
sur le phénomène urbain au Maroc. Environ 62 % de l’ensemble des thèses étaient
soutenues entre 1980 et 1989, soit une moyenne annuelle de plus de 24 thèses
par an, alors que seulement 30 thèses étaient soutenues en dix ans entre 1970
et 1979.
Les thèses soutenues entre 1970 et 1999
Période
|
thèse
|
%
|
1970-1974
|
11
|
3
|
1975-1979
|
19
|
5
|
1980-1984
|
100
|
25
|
1985-1989
|
144
|
37
|
1990-1994
|
80
|
20
|
1995-1999
|
39
|
10
|
Total
|
393
|
Tableau n. 16
Cependant, les thèses soutenues au Maroc sont peu nombreuses. Le
dépouillement du Répertoire des thèses universitaires enregistrées dans les
Facultés des Lettres au Maroc[25]
entre 1961 et 1994, donne seulement 27 thèses qui ont plus ou moins pour objet
le phénomène urbain au Maroc. La plupart des thèses est soutenue encore une
fois au cours des années 80 et c’est l’approche géographique qui domine, avec
44 % des thèses soutenues.
Les grandes villes retiennent en priorité
l’attention des thésards, certainement par commodité et par la disponibilité
d’un minimum d’informations sur les grandes villes à travers les schémas directeurs,
les plans d’aménagement, etc. Ainsi, on trouve 49 thèses sur Casablanca, 33 sur
Fès, 31 sur Rabat, comme l’indique le tableau suivant :
Le nombre de thèses soutenues sur les villes
marocaines
(plus de 8 thèses)
Ville
|
Titre |
Casablanca
|
49
|
Fés
|
33
|
Rabat
|
31
|
Meknès
|
20
|
Tanger
|
15
|
Marrakech
|
14
|
Agadir
|
11
|
sale
|
9
|
Oujda
|
8
|
Tableau
n. 17
Ceci n’est pas spécifique aux travaux
universitaires des thésards. La même tendance se reproduit dans la littérature générale consacrée à la
ville (articles, contributions, livres). Généralement, les villes petites et
moyennes sont relativement négligées par la recherche urbaine. Sur un ensemble
de 1.720 documents, la majorité écrasante est écrite sur les grandes villes. La
métropole économique, Casablanca, occupe le premier rang avec 20 %, puis Fès et
Rabat avec respectivement 12 et 10 %.
La place des villes marocaines dans la
production sur l’urbain
Ville
|
Titre
|
%
|
Casablanca
|
326
|
20
|
Fès
|
202
|
12
|
Rabat
|
174
|
10
|
Tanger
|
109
|
6
|
Marrakech
|
103
|
6
|
Agadir
|
87
|
5
|
Salé
|
79
|
5
|
Meknès
|
61
|
4
|
Tétouan
|
48
|
3
|
Oujda
|
31
|
2
|
Mohammedia
|
30
|
2
|
Ceuta
|
28
|
2
|
Sefrou
|
24
|
1
|
Kénitra
|
23
|
1
|
Safi
|
22
|
1
|
Autres
|
373
|
22
|
Total
|
1.720
|
Tableau n. 18
Certaines
villes sont des espaces privilégiés de la recherche urbaine. Et certains
chercheurs concentrent l’essentiel de leurs productions sur des villes bien
déterminées : pour la ville de Casablanca, on peut citer les travaux de
Abdelkader Kaioua, Abderrahmane Rachik, Abdelmajid Arrif, Mustapha Nachoui,
Brahim Zyani, Kacem Joumady, Mustapha Chouiki et Mohamed Laoudi ; pour
Rabat-Salé, ceux de Abdelghani Abouhani, Françoise Bouchanine, Abdellatif
Fadloullah, Michèle Jolé ; pour Fès ceux de Mohamed Ameur, Naima Lahbil
Tagemouati, Ali Fejjal. On peut également citer les travaux de l’historien
Hamid Triki et de l’économiste Mohamed el-Faiz sur Marrakech.
Six thèses d’Etat en géographie sont
consacrées pendant les années 90 à Casablanca. Elles sont le fait de Kacem
Joumady (1988), Abdelkader Kaouia (1992), Mustapha Chouiki (1994), Mustapha Nachoui,
Abderrahmane Rachik (1998) et Mohamed Laoudi (1999). On peut également citer
deux thèses soutenues en géographie et économie sur le foncier à Fès,
respectivement par Mohamed Ameur (1989), Naima Lahbil Tagemouati (1990), une
autre sur le droit de l’urbanisme, soutenue par Mohamed Dryef et en fin la
thèse de Susan Osman, ancien responsable du centre l’IRMC (l’actuel Jaque
Berque) de Rabat, sur l’image à Casablanca.
Les mobilisateurs du
champ scientifique
disciplines, dates et lieux de soutenance de thèses
disciplines, dates et lieux de soutenance de thèses
Auteurs
|
Ville
|
Discipline
|
Date
|
Pays
|
|
|
Abouhani, Abdelghani
|
Rabat
|
Droit
|
1988
|
MA
|
|
Ait Moussa, Ahmed
|
Aix-en-Provence
|
Géographie
|
1985
|
FR
|
|
Ameur, Mohamed
|
Toulouse
|
Géographie
|
1982
|
FR
|
|
Ameur, Mohamed
|
Toulouse
|
Géographie
|
1989
|
FR
|
|
Arrif, Abdelmajid
|
Marseille
|
Sociologie
|
1992
|
FR
|
|
Ben Halima, Hassan
|
Montpellier
|
Géographie
|
1986
|
FR
|
|
Berriane, Mohamed
|
Tours
|
Géographie
|
1990
|
FR
|
|
Berriane, Mohamed
|
Tours
|
Géographie
|
1980
|
FR
|
|
Chouiki, Mustapha
|
Tours
|
Géographie
|
1985
|
FR
|
|
Escallier, Robert
|
Tours
|
Géographie
|
1979
|
FR
|
|
Fadloullah, Abdellatef
|
Tours
|
Géographie
|
1984
|
FR
|
|
Fejjal, Ali
|
Tours
|
Géographie
|
1994
|
FR
|
|
Iraki, Aziz
|
Paris
|
Géographie
|
1999
|
FR
|
|
Jolé, Michèle
|
Paris
|
Géographie
|
1982
|
FR
|
|
Joumady, Kacem
|
Bordeaux
|
Géographie
|
1988
|
FR
|
|
Kaioua, Abdelkader
|
Tours
|
Géographie
|
1992
|
FR
|
|
Lahbil Tagemouati, Naïma
|
Rabat
|
Economie
|
1990
|
MA
|
|
Lehzam, Abdellah
|
Lyon
|
Economie
|
1982
|
FR
|
|
Lehzam, Abdellah
|
Lyon
|
Economie
|
1993
|
FR
|
|
Navez-Bouchanine, Françoise
|
Rabat
|
Sociologie
|
1978
|
MA
|
|
Navez-Bouchanine, Françoise
|
Rabat
|
Sociologie
|
1991
|
MA
|
|
Pégurier, Jacques
|
Paris
|
Sociologie
|
198-
|
FR
|
|
Rachik, Abderrahmane
|
Casablanca
|
Géographie
|
1998
|
MA
|
|
Rachik, Abderrahmane
|
Lyon
|
Géographie
|
1985
|
FR
|
|
Reffas, Mohammed
|
Paris
|
Géographie
|
1993
|
FR
|
Tableau n. 19
La
quasi totalité des chercheurs qui produisent régulièrement sur la question
urbaine a soutenu sa thèse en langue française et en France. Les géographes y
constituent une part importante : 67 % des thèses sont l’œuvre des géographes et plus de la moitié de ces
thèses (57 %) étaient soutenues entre 1985 et 1994
Les thèses : la
domination de la géographie dans la recherche urbaine
1980-2004
Discipline
|
Thèse |
% |
Géographie
|
230
|
67
|
Economie
|
28
|
8
|
Sociologie
|
24
|
7
|
Droit
|
18
|
6
|
Histoire
|
16
|
5
|
Autres
|
19
|
6
|
Total
|
335
|
Tableau n. 20
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